vendredi 16 décembre 2016

Bienvenue à Toubab Dialaw !

(Crédit): Narciz Diaz Pujol
Au sud de Dakar, entre Bargny et Popenguine, une bourgade promène le voyageur le long de la Petite-Côte. Ici, tous les guides touristiques racontent qu’un certain El Hadj Omar Tall, figure inspiratrice des « Toucouleurs » aurait fait jaillir sur les plages, une source d’eau aux vertus mystérieuses. Jeudi 24 novembre 2016, au cours d’une visite de travail dans la localité, sous l’initiative de Raw Material Company, nous avons voulu aiguiser notre curiosité. Toutesfois, dans les artères du village, personne ou presque, n’a jamais vu ce personnage mythique. Quid de la source aux vertus mystérieuses ? Toujours est-il que tous y croient. Tout simplement. Et se laissent bercer par cette fable qui a traversé des générations de « Dialawois ».

Germaine Acogny: Je danse donc je suis...


Germaine Acogny 
C’est ici au bord de l’océan atlantique, loin du tintamarre de la capitale sénégalaise que Germaine Acogny et Helmut Vogt ont posé leurs valises il y a plus d’une décennie. Lui, avait de bonnes notions de la gestion des affaires. Elle, savait danser. Danser pour transmettre ses émotions. Danser pour sentir qu’elle existe. Danser pour donner un sens à cette vie si éphémère qu’elle croque à belles dents du haut de ses 72 ans. Auteure de « La Danse africaine » publié en 1980, Germaine Acogny, née au Bénin, de nationalité franco-sénégalaise, est une passionnée de danse. En 1968, elle avait créé à Dakar, un studio de danse. Entre 1977 et 1982, elle avait dirigé « Mudra Afrique », créé par Maurice Béjart et le président Léopold Sédar Senghor. L’on sait par exemple qu’elle était installée à Bruxelles avec la compagnie de Maurice Béjart et avait organisé des stages internationaux de danse africaine qui remportèrent un franc succès auprès du public européen. En 1985, elle avait fondé avec son Helmut le « Studio-école ballet-théâtre du 3e monde » à Toulouse.

Helmut Vogt (centre) en conversation avec Koyo Kouoh (Droite) , Rasha Salti (gauche) et M.H Pereira 

Ecole des Sables
A Toubab Dialaw, le couple Vogt a fondé une Ecole de danse, en 2004. Qui ne connait pas l’Ecole des Sables de Toubab Dialaw ? Il suffit de demander au boutiquier du coin : « Où se trouve « Jant-Bi » ? » Jant-Bi, pour signifier en wolof : « le soleil ». Voilà qui est dit. 
A la lisière des plages, les fondateurs de l’école ont installé une tente presqu’inamovible. Elle est spacieuse et solide comme un roc et sert de piste de danse. Pour parer à la fureur des vents qui soufflent sur le pays quand arrive décembre, ils ont pris des dispositifs pour s’adapter selon les caprices du climat. Tous les ans, ils y organisent une/ou deux résidences, précise monsieur Vogt. La quarantaine de pensionnaires vient des quatre coins du monde. Les professeurs de danse viennent d’Afrique, d’Europe ou d’Amérique latine. C’est avec beaucoup d’enthousiasme que le sieur Helmut a accueilli l’équipe de Raw Academy, qu’accompagnaient pour la circonstance les curatrices indépendantes Rasha Salti, par ailleurs Directrice du corps professoral de cette première promotion  et Koyo Kouoh, Directrice artistique et fondatrice de Raw Material Company.

Campement 
A leurs débuts, les Vogt n’avaient installé que le nécessaire. Puis, l’école a drainé du beau monde. Germaine et Helmut ont donc fait du lieu une sorte de campement. Ils y ont planté des arbres pour donner un tonus à l’environnement, installé des sanitaires, ouvert un restaurant pour satisfaire les p'tits gourmets. Germaine et Helmut y ont mis toutes leurs économies, avec l’espoir d’un véritable retour sur investissement. Toutefois, précise Helmut, les difficultés ne manquent pas. La demande en résidences est grande. Mais les jeunes artistes africains n’ont pas toujours les moyens de s’assurer une formation en danse. Or, les Vogt veulent y croire. Au quotidien, ils donnent le meilleur d'eux pour maintenir cette Ecole devenue une référence pour de nombreux danseurs, chorégraphes et plasticiens du monde entier. En attendant l’arrivée de nouveaux visiteurs, Helmut alterne entre les alizées, le sable et les rochers qui rythment le quotidien de ces 3 000 âmes reparties à travers Toubab Dialaw. Germaine elle, est toujours partie. Toujours entre deux avions, elle n’hésite pas à partager avec la jeune génération, cet art qu’elle maîtrise le mieux. Mais l’absence n’est jamais très longue. Aussitôt partie, Aussitôt rentrée, car les Vogt refusent de « voir s’éteindre leur soleil ». Jant-Bi !
Irène Gaouda, à Toubab Dialaw

Bon à savoir:
Localités les plus proches (A vol d'oiseau): Gorée, Thilaw, Tilene, Tiabla, Lela, Khobi, Kelle, Yene Tode et Tiabla
Principaux habitants: Lebou
Nombre d'habitants: Un peu plus de 3 000
Activités: Pêche (village de pêcheurs adossé à la falaise)
                 Tourisme, baignade, promenade



Camping camping !
Un pas de plus...

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(Crédit): Madiaw Njaay

5 commentaires:

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