Pour rentrer dans le mausolée de Youssef Limoud, il faut être d’esprit. Le travail de l’artiste égyptien qui a remporté le Grand Prix Léopold Sédar Senghor de la 12ème biennale de l’art contemporain occupe une place « royale » à l’ex Palais de justice devenu carrefour des cultures le temps d’un Dak’Art.
L’exposition que nous avons visitée le week-end dernier est une œuvre complexe, non seulement par la façon dont elle est disposée, mais aussi et surtout à cause de la thématique abordée. En effet, l’artiste présente une installation intitulée Maqam, ou « mausolée d’un saint ».
L’objectif était de recréer une ville sans vie. Pour s’y prendre, il n’a pas hésité à puiser dans du matériel de récupération : bois, fil de fer, pavés, fils électriques, ampoules, grain de sable, morceaux de planches, ustensiles de cuisine…
Dans ce labyrinthe où règne un calme de cimetière, seuls les « fantômes » ont droit de citer. Est-ce ce qui explique le mystère et l’isolement de cette installation dans cette pièce située à l’arrière-cour du palais ? Toujours est-il qu’avec ce travail de fourmi réalisé en 2016, l’artiste a reçu un chèque de 10 millions de Fcfa. Le prix lui a été attribué à l’ouverture de la Biennale au grand théâtre Daniel Sorano, à Dakar.
Né au Caire en 1964, Youssef Limoud a étudié à la faculté des Beaux arts du Caire 1entre 982 et 1987 et à la Art Academy Dusseldorf-Allemagne entre 1991 et 1992. Le site d’informations « Something else », renseigne qu’il a eu à participer aussi bien dans des expositions collectives qu’individuelles à travers le monde. L’écriture sur l’art est le domaine de prédilection de celui qui a rédigé de nombreux articles dans des journaux et magazines d’expression arabes tels que Annahar Newspaper, Jasad ou encore Al-Doha magazine du Liban. Limoud est également auteur de plusieurs livres sur l’histoire de l’art et la poésie. Il vit entre Basel et le Caire.
I.G, à Dakar
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